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Maître du Jeu
# Extrait de la Douzième TabletteMer 3 Avr - 11:32

Extrait de la Douzième Tablette



Cher frère,

Encore une fois, je t’écris, sans même attendre une réponse. Je m’excuse sincèrement. Mes mots ne sauront jamais retranscrire toute la peine que je ressens au fond de mon être. Si tu savais tout le chemin parcouru depuis que tu nous as quittés. Nous qui rêvions d’une harmonie au travers des mers, nous qui rêvions de ne plus devoir prendre les armes… Je pense pouvoir t’annoncer que mes ambitions se nouent désormais avec la réalité autrefois si rude.

Te remémores-tu les longs dialogues innocents que nous nous échangions, encore enfant? Y a-t-il plus beaux souvenirs? Ces remembrances m’empêchent de ne pas m’innocenter aux yeux de ma conscience, elle-même témoin de mes différents vices. Je l’avoue. Nous qui souhaitions faire cesser les effusions de sang, nous sommes retrouvés dans la contrainte d’en répandre.

D’une certaine manière, je suis soulagé de t’avoir épargné ce poids innommable qui pèse à présent sur mes épaules. Car si les royaumes ont renoncé à perpétuer leurs entrechocs, c’est sous la crainte du cataclysme que nous avons instauré. Tu le sais. Tu étais encore là quand nous avons permis à ce monde d’exister…

J’ai pris des décisions qui t’ont peut-être parue absolues, mais je n’oublierai jamais que c’est à tes côtés, et à la sueur de nos fronts, que nous avons fait advenir cette réalité. Comme je regrette qu’à ce jour, tu ne puisses plus profiter du fruit de notre labeur, toi qui étais si passionné par la paix universelle. Tu n’as pas pu assister pleinement à la mise en place de notre institution mondiale, à la naissance du Shorosei* et à l’instauration d’une véritable harmonie vibratoire.
*(litt. l’étoile unique, la seule étoile, la première étoile)

Néanmoins, les introspections sont parfois nécessaires afin de pouvoir atteindre son idéal. Elles servent à ajuster la finesse de nos paradigmes et à nous donner les moyens d’aller jusqu’au bout de nos chemins. Régner en souverain ultime de ce monde, est un rôle que je n’aurais jamais imaginé endosser. Tu dois donc te douter que je n’aie, bien évidemment, jamais souhaité mener ce monde de la sorte, que je n’ai jamais désiré terroriser les habitants de ces terres. Seulement, le prix de ma culpabilité demeure négligeable lorsqu’il est comparé au bénéfice de la quiétude que j’ai installée.

Si tu étais toujours avec moi, je n’aurais jamais dû avoir recours à l’instauration de cet ordre mondial. Tu aurais pu tous les remplacer, car je te faisais confiance. Je n’aurais sûrement jamais convoqué ces consuls pour maintenir ma suprématie et j’aurais pu me délester de cette image de divinité tentaculaire qui me colle à la peau. Au fond, je ne me suis jamais vraiment considéré comme tel. Je n’ai pas eu d’autres choix que de renoncer à mon humanité pour mettre en place ce qu’il y avait de mieux pour la société. Étendre mon influence au point d’instaurer un culte, réunir la plus grande armée de ce monde, m’emparer des richesses, ne sont finalement que les tristes conditions de la stabilité.

Certains ont vu une lueur d’espoir dans mon ascension prophétique. Les passionnés de nos exploits furent premièrement considérés comme une bande d’illuminés, aveuglés par notre statut, mais face au fait accompli, ceux qui connurent la guerre ne purent seulement se cramponner à l’optimisme que nous représentions. Naturellement, j’ai pardonné aux plus sceptiques et récompensé les plus fidèles. Je suis intervenu comme une réponse à la tourmente de ces individus, incapable de fermer les yeux devant leurs détresses, et tous ont ainsi saisi la main généreuse que je leur tendais. Ils auraient pu refuser, mais… Ils m’ont finalement fait confiance. On m’a, dès lors, représenté comme un messie, comme un dieu, comme un roi, et ce serait mentir si je te disais que l’influence de mon clergé n’y a pas fortement contribué. Au fond, quoique j’en dise, quoique j’en pense, mes agissements ont toujours eu pour objectif de forger cette image : celle d’un être supérieur capable de leur offrir un monde stable et serein.

Malgré toutes ces morts, malgré tous ces remords, je crois que j’ai fait les bons choix. Je suis en paix dans cette paix et je ne pense pas être à la mauvaise place. Loin de là. C’est parce que je suis à la tête de l’Ordre, que l’ordre existe à nouveau. Et cela, beaucoup le comprennent.


Néanmoins, je sais que c’est le désespoir qui a poussé la plupart des gens à adhérer à notre règne. Aussi, je comprends bien d’un côté que je ne fasse pas l’unanimité auprès de certaines individualités. Qui peut prétendre en être capable, après tout? Rédiger un contrat social demeure une affaire bien complexe, même pour des êtres comme nous. Se soumettre à une institution et se délester de sa souveraineté est une démarche qui révolte encore, sans doute, pas mal de personnes. Le faire pour répondre à la guerre était effectivement risquée. Je le concède. Nous avons dû faire des sacrifices, nous avons dû accomplir des exploits dont nous ne pouvons tirer aucune gloire, et il y a certaines choses que tu ignores toi aussi, qui me hantent encore.

Dans la quête de tisser un monde conforme à nos aspirations les plus nobles, je me suis trouvé contraint d’accomplir des actes d’une profonde noirceur. Ô mon frère, la honte m’étreint alors que je contemple les ombres de mes choix. Tu avais exprimé tes doutes quant à la légitimité de nos convictions, tandis que nous décidions de détruire Red Line. Tu étais saint, parvenant à éprouver de la pitié envers ces Tenryubitos que nous méprisions pourtant. Tu avais tenté de me convaincre d’empêcher ce génocide. Ce continent dont nous sommes issus, a terminé de nous introduire auprès de chaque être vivant comme une menace ultime, à ne plus jamais défier. Et non content de transformer l’espace, j’ai aussi modifié le temps. Comment ne pas rester circonspect face à mon souhait d’effacer notre histoire, d’interdire la science et l’archéologie? Après ton départ, j’ai compris qu’il fallait que quelqu’un mettre un bâton dans la roue pour briser les rouages de la guerre. Les erreurs du passé ne doivent pas se reproduire, et les mémoires de nos ancêtres, qui ont détruit la terre, doivent être laissées dans l’oubli.

Quelle ironie saisissante ! Me voici à te reprocher les errements de notre lignée, tandis que je me suis moi-même rendu complice d’actes abjects. Les stigmates de mes mains souillées demeureront à jamais indélébiles. Je suis condamné à porter le fardeau de mes actes, à être le fossoyeur de nombreuses races, un artisan de la mort à grande échelle. Homme-poissons, Minks, et toutes autres âmes sacrifiées sur l’autel de mes ambitions dévorantes, je vous adresse humblement ma supplication et sollicite votre clémence. J’ai éteint la flamme de la diversité de l’âme humaine, dans ma quête aveugle de la paix, croyant à tort que votre absence marquerait la fin de toute forme de ségrégation.

J’ai scellé les portes de la richesse culturelle, en imposant mon règne absolu sur les divers royaumes. J’ai éradiqué toutes les croyances locales, pour établir mon culte. Mon ordre a réquisitionné les armées dans un but de centralisation afin de former un solide maillage de dispositifs militaires à travers les mers. La santé, l’agriculture, même le droit de mouvement. Aucun domaine n’a su échapper à mon influence. Pour préserver nos convictions, il m’a fallu exercer un contrôle total, façonnant chaque aspect de la vie selon la volonté incontestable du Shorosei.

Pour autant, si les gains ont été multiples, quels en ont été les coûts concrets? Les compter nous ferait perdre du temps, ils sont hélas bien trop nombreux… Petit à petit, les briques se sont empilées et notre foyer s’est constitué. J’ai créé la société que tu m’as demandé de créer. Sache qu’il y aura toujours une place ici, pour toi. J’aimerais tellement que tu sois à mes côtés, que tu puisses admirer nos accomplissements, mais les dimensions ne sont pas encore alignées.

Je suis désolé.

Extrait de la douzième tablette, α

KIRA
Maître du Jeu
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